Carnet d'un naturaliste-sportif

Tuesday, August 05, 2014

Du Mont-Blanc au Donon

"Courir est une des choses les plus spirituelles du monde. C'est lié à tellement d'autres choses comme l'esprit humain, les buts, la signification de la vie, l'estime de soi, faire du monde un endroit meilleur. J'ai eu quelques-unes de mes meilleures pensées en courant. Juste être seul dans les montagnes, être capable d'écouter le silence et méditer."
                                                                               Pablo Vigil



Le Marathon du Mont-Blanc... Un an que Rémi et moi nous en rêvions! Courir dans les Alpes, grimper de hauts sommets, contempler les neiges éternelles. A peine arrivés, nous sommes plongés dans l'ambiance de ces championnats du monde avec l'arrivée du 80kms. Des coureurs qui semblent épuisés et ravis: un état de grâce que je recherche si souvent et que j'aime tant! La veille de la course, visite de Chamonix. Véritable coup de coeur pour cette charmante petite ville entourée de hautes montagnes et qui vibre pendant ces trois jours au rythme de la passion de la course à pied. La montée en télé-cabine à l'Aiguille du Midi, à 3777m d'altitude, je ne suis pas près de l'oublier. Sensations fortes et panorama glacé, splendide et vertigineux. L'après-midi, l'occasion se présente d'offrir "le lynx blanc" à Kilian Jornet, sportif hallucinant et pourtant si simple, si humble. Il offre un bel exemple.

Dimanche matin, 7h: 2300 coureurs serrés les uns contre les autres attendent le départ de la course devant la chapelle de Chamonix. Premier kilomètre sous une pluie battante à zigzaguer pour sortir du troupeau et prendre mon rythme. Aucun doute: je suis joyeux! Je cours ensuite à 13-14km/h pendant près de 15kms sur des sentiers vallonnés, peut-être mon point fort. Puis, la terrible montée jusqu'au col à près de 2000m d'altitude. Je marche, je cours. L'énergie est au rendez-vous mais je parviens à ce point culminant totalement frigorifié et trempé. Il pleut toujours et la température affiche 2°C. Sur un tee-shirt tout mouillé et collé à la peau, ça ne fait quand même pas chaud. Je m'introduis pour quelques minutes dans la tente des guides-secouristes. Là, on m'aide très gentiment à enfiler ma veste coupe-vent (mes doigts sont tout engourdis) et à ouvrir mon paquet de fourrés au chocolat. Avec mes gants polaires, et après avoir bu un gobelet de thé brûlant, je suis prêt pour dévaler la pente le plus vite possible!

Au 26ème, deuxième grosse montée qui nous mènera à La Flégère, en deux temps. Les descentes sont très techniques. Il faut parfois presque s'accroupir et s'aider des deux mains pour franchir les passages les plus compliqués. J'adore ça! Au ravitaillement du trentième, je me choisis un gobelet de thé accompagné d'une tranche de pain et d'une grosse part de tomme: je les savoure comme jamais.
Les muscles des jambes un peu durs, je raccourcis ma foulée dans la dernière longue descente. Mais l'arrivée dans Chamonix est tellement motivante, le public accueillant chaque coureur comme un héros, que j'accélère et oublie mes douleurs pour foncer jusqu'à la ligne d'arrivée. Quel moment fabuleux, à taper dans les mains tendues des enfants, sous les acclamations de tous, et je franchis la ligne d'arrivée en 5h11 (361ème), suivi à quelques minutes tout juste par Rémi!

"Et si on tentait le 80kms l'année prochaine?" nous sommes-nous demandés après la course. Et pendant que Noé découvre la marche, tout ravi et infatigable, qu'Arthur court dans les vagues à la mer, l'idée fait son chemin... Séduisante c'est sûr, mais en serais-je capable? Pour le savoir, il faut essayer!



Le premier août, visite du zoo d'Amnéville. Un jour de repos, ou presque. Demain, c'est la Saint Julien, je sais quel cadeau m'offrir. Mais en attendant, si je note la petite taille des cages des rapaces, les cent pas du puma ou le regard de reproche du gorille, je suis malgré tout séduit par la joie des otaries (quel sens comique!), le bonheur et les jeux des louveteaux polaires et de leurs parents, les acrobaties des orang-outans. Les conditions de vie d'un animal dans un zoo ne sont pas idéales mais tellement préférables à celles de ceux qui vont à l'abattoir. Je repense alors aux mots de ces deux visionnaires:

"Il viendra un jour où l'on considérera le meurtre d'un animal comme l'on considère aujourd'hui le meurtre d'un humain". Léonard de Vinci

"Il n'y a pas de meilleur espoir pour la santé humaine et pour les chances de survie de l'espèce humaine sur la Terre que l'évolution vers le végétarisme". Albert Einstein




Le 2 août, donc, tentative de courir plus de 80kms dans les bois. Objectif: courir l'aller-retour depuis chez moi jusqu'au Donon.
En m'élançant au petit matin, je me demande quand même si je ne tente pas l'impossible! Courir tranquillement dès les premières foulées, voilà ma seule et unique stratégie. Jusqu'au 10ème km, je manque un peu d'entrain, je ne suis pas vraiment installé dans mon effort. J'ai un peu peur d'échouer, je crois. Une petite pluie fine accompagne mes pas, mais comme le temps est très lourd je m'arrête pour ôter mon coupe-vent. Là, en consultant mon portable, je découvre plusieurs messages d'encouragement. Le "salut" joyeux de Noé, le "on t'aime" d'Arthur et la douce voix de Fanny sur la messagerie me donnent tout à coup des ailes.
C'est parti!

"Run free, man!", comme le disait si bien le Caballo Blanco. J'essaie et puis c'est tout. Si c'est trop dur, tant pis. Ce qui compte, c'est vivre pendant toute une journée ce qui me passionne tant!

Petite pause face au Rocher du Dabo pour dévorer plein de mûres délicieuses. Je passe sans m'arrêter devant de beaux cèpes de toutes tailles. Parfois, quelques oiseaux saluent bruyamment notre rencontre. Ce qui est embêtant, c'est que plus les kilomètres défilent, plus mon souffle gagne en volume sonore, moins j'entends les autres bruits de la forêt qui me séduisent tellement.
Kilomètre 32, le col du Narion, 927m. Le Soleil se montre franchement désormais. Je poursuis ma progression torse nu après avoir englouti un fourré au chocolat (encore lui!). Je passe le sommet sans m'arrêter, impatient d'arriver au col, la mi-course. Je savoure cependant la dernière montée, bien technique.
Peu après, satisfait d'avoir parcouru ces 42 premiers kilomètres en 5h14, je m'assois en terrasse... "Une bière, s'il vous plaît!"... "Euh, vous avez aussi des bretzels?" Le tout est avalé lentement en compagnie d'un petit teckel qui passait par là et qui aime bien mes caresses.

Remontée au sommet en marchant. Il me faut encaisser les effets de la boisson. Une fois là-haut, si ma tête tourne encore un peu ça doit surtout être parce que la vue y est carrément sublime. Je m'assois pour dévorer mes trois petits casse-croûtes.
A partir de là, j'adopte la même technique que Loucky: de petits pipis courts mais fréquents. Ca doit être la bière. Mais Loucky n'en boit pas, lui.
Etonné de courir presque 10 kilomètres sans interruption, je ne me mets à marcher que pour la dernière montée au Narion. Comme souvent, je m'égare un peu. C'est l'occasion de découvrir une jolie chaume que j'avais manquée à l'aller.
C'est après le Hengst (870m) que les difficultés commencent, vers le 60ème kilomètre. Une longue descente sur chemin caillouteux affecte mes genoux. Un endroit où je n'ai jamais mal, d'habitude. La foulée se raccourcit de plus en plus. Le temps se couvre. L'orage gronde. Le soir s'installe.
Je retrouve plus de souplesse sur les petits chemins sableux. A nouveau une belle poignée de mûres, complétée par deux fourrés, et me voilà au Kempel: à 10 kilomètres de l'arrivée! Ces derniers kilomètres sont les plus difficiles. Il me faudra 1h23 pour les parcourir! Je fais vraiment de tout petits pas, sous une pluie battante. Arthur dira: "et papa? Il va être tout mouillé!" Et il a bien raison.
Dans la descente de Hultehouse à Lutzelbourg, je ramasse un bâton, puis deux, pour amortir un peu la lourde foulée qui impacte mes genoux.



Heureux, vraiment heureux, d'arriver, je boucle la distance de 84kms en 12h02. Je m'en vais encore faire un petit bisou à Arthur, mais chut, Noé dort déjà (et Loucky aussi). Arthur s'étonne de me voir revenir sans médaille cette fois-ci.
- Oui, mais là j'ai couru tout seul.
- Ah bon, pourquoi t'as fait ça?
- Ben... Parce que j'aime ça!
- Moi aussi je veux aller dans la montagne!
- OK, si tu veux, c'est super! Tu es prêt à marcher longtemps?
- Non, je préfère être à la maison.

Après la douche, Fanny me chouchoute avec un délicieux repas et un long massage. Elle est pas belle, la vie?
Conclusion: c'est possible de courir autant!
A ne pas faire trop souvent malgré tout (du moins, pour moi), mais c'est possible! Et pourquoi pas autour du Mont-Blanc avec Rémi? "A deux, c'est beaucoup mieux, on voit beaucoup plus loin..." comme l'indique justement une comptine d'Arthur et Noé que j'entends (très) régulièrement.

La balance indique 66kg, soit 3 de moins que la veille (demain, on ira chercher des croissants pour le petit déjeuner). Mais je n'ai eu aucun problème d'énergie. En s'alimentant avec justesse, notamment des céréales complètes, et en ayant descendu 4,5 litres d'eau (et une bière:). Seule vraie difficulté: les genoux.
Après cette longue course, j'ai envie maintenant d'arpenter à nouveau la forêt tout près, dans tous les sens, et pour des courses parfois plus rapides aussi, de 10 ou 20 kilomètres. Et puis aussi de prendre le thé sous le porche en écoutant la pluie tomber. L'odeur envoûtante de la forêt vient toutefois bien souvent me chercher jusque là.

Ecrire clôt cette aventure. Je suis prêt pour la suivante. Je vois la course un peu comme une danse. Une belle harmonie dans les mouvements s'en dégage. C'est aussi un acte de communion avec la Nature. Je vois la course comme une oeuvre d'art. Le plus souvent, je suis inspiré et il se dégage alors de mon effort un procédé créatif. Je deviens alors un artiste qui réalise son oeuvre! (cette phrase-là, je l'aime bien.)

Réaliser à chaque instant que la vie est merveilleuse, n'est-ce pas là justement le but de la vie?

Quand Arthur dépose un baiser sur mes joues, quand il me prend la main, quand je le vois rire et que je l'écoute m'expliquer des choses, quand on se serre fort et qu'on se regarde les yeux dans les yeux... Quand Noé enfouit son visage dans mon cou, quand il m'adresse son grand sourire, quand il est tout affairé et que ses gestes lui inspirent un mot, quand on se serre fort et qu'on se regarde les yeux dans les yeux... Quand Fanny, leur merveilleuse maman qui sait si bien nous offrir son Amour, est là, tout près de moi, quand on se serre fort et qu'on se regarde les yeux dans les yeux... alors je suis si heureux que mon corps tout entier est parcouru de frissons, et une envie de remercier l'Univers s'empare de moi. Lui exprimer ma gratitude pour m'avoir permis de vivre tout ça et d'accompagner ces deux petits Anges sur le chemin de leur Vie. Cette pensée m'accompagnera sûrement lors de ma prochaine course.

Friday, April 18, 2014

Le coureur des bois

Courir, "c'est un moyen de voyager et une exploration de soi. C'est une forme de méditation. (...) C'est du temps qui m'appartient." 
Anna Frost


Petit Noé a mis le réveil très tôt ce matin: 4h25. Une fois le biberon englouti, le ventre bien arrondi, il s'est rendormi.
Deux grandes tasses de café, quelques tartines et, déjà, l'excitation du départ. Rémi et moi partageons ce moment qui, quelque part, fait déjà un peu partie de la course.
Fanny et Arthur nous rejoignent. Arthur le lève-tôt tenait absolument à voir encore son cher parrain et il dépose un peu de gelée groseilles-framboises sur notre nez afin de nous donner du courage. Tel le schtroumpf chétif dans le schtroumpf olympique, je peux désormais témoigner que ce procédé un rien magique fonctionne bel et bien: plusieurs fois au cours de l'épreuve, je poserai un doigt sur mon nez pointu afin de ressentir la surface un peu collante de la confiture matinale. L'image d'Arthur m'apparaît alors et, pris d'un nouvel élan, je trouverai la force et le courage tout au fond de moi pour avancer encore.

Une heure de route sinueuse mais charmante plus tard, et nous voilà Rémi et moi sur la ligne de départ du Grand défi des Vosges!
Nous nous promettons que, bien entendu, la prudence s'impose dans les premiers kilomètres. Et bien entendu, nous bouclons le premier kilomètre un peu vite. mais la sagesse revient heureusement s'imposer sous la semelle de nos chaussures rouges.

Le premier semi-marathon se déroule sans problème, alternant dès ses débuts montées douces, montées raides et descentes souvent un peu techniques. Je marche trente secondes au 8ème kilomètre le temps de boire quelques gorgées d'eau tirées de mon sac à dos, et c'est reparti.
Le grès rose, les sapins et les hêtres, les sommets émoussés par les millénaires, quelques ruisseaux, quelques ruines de châteaux: la montagne possède la même beauté envoûtante que celle que je parcours tous les jours.
23ème kilomètre, premier ravitaillement. Bretzels, coca, gruyère, barre chocolatée. Et en prime, des bénévoles vraiment aux petits soins pour les coureurs des bois.




Mais l'énergie ne revient pas tout de suite. Je me connais. Je sais que j'ai un cap à passer entre le 27ème et le 35ème environ. Alors, je planifie quelques moments de répits pour mon corps: un gel périmé au citron bio au 28ème (un peu solide mais bon quand même) et beaucoup d'eau car le Soleil n'hésite pas à s'infiltrer entre les arbres aujourd'hui. Un petit casse-croûte à l'ossau-iraty au 30ème, et beaucoup d'eau aussi. Idem au 35ème parce que j'ai 35 ans. Le tout en montée et en marchant.



Bien reposé par cette alternance de rythme, il ne me reste plus qu'à filer jusqu'au ravitaillement du 40ème kilomètre en constatant que je cours de plus en plus vite!
Pourtant, un rien plus tard, mes muscles durcissent. Un gros chien noir hurle comme un loup en écho aux cloches d'une église qui sonne midi. Mon esprit vagabonde de plus en plus. Désormais, je ne prête plus trop attention à mon corps. Je lui fais confiance, il sait de quoi il est capable. Je m'occupe davantage de mon esprit.
Le chant des oiseaux berce souvent le cours de mes pensées. Le fond d'une vallée, alors que je suis tout là-haut, m'appelle parfois en me promettant un peu de fraîcheur. Le vent dans les feuilles encore vert tendre des hêtres me souffle des mots qui m'inspirent: forêt... course... arbre... kilomètre... Je songe à mon Amour et à nos deux Anges, et à Rémi. J'espère qu'il n'est pas trop loin et qu'il s'amuse!



56ème kilomètre. Un coureur dévale la pente avec ses chaussures de course, ses chaussettes de contention et une soutane, capuche sur la tête. En le dépassant, je le salue et il me répond d'une voix douce "bonjour, mon fils." J'apprendrai à l'arrivée qu'il est moine trappiste et que nous partageons le même rêve à l'arrivée: une bonne bière.

Je me surprends à chanter, je vais bien! J'accélère encore un peu. Papa et Maman, les meilleurs supporters au monde, à la fidélité que rien n'arrête, sont là, bien sûr.
6h04 de course. Je suis 20ème, un peu surpris car je n'avais pas l'impression de courir bien vite.
58kms pour voyager, en courant dans les bois. Dans la joie de l'effort, à goûter, toucher, sentir et écouter le bonheur de vivre. Pour me retrouver, et enfin retrouver ceux que j'aime et leur raconter mon voyage.




Monday, March 03, 2014

Le chercheur d'absolu

"Le désert forge son disciple. Il donne le goût pour la transparence, la rigueur, l’émerveillement." Théodore Monod




Les mots qui suivent me sont inspirés par ceux de Théodore Monod évoquant sa passion pour le désert. 

Le 15 janvier, 28,4kms courus avec Rémi sur mes sentiers préférés. Trois jours plus tard, j’effectue 12 kms rapides. Les températures étant légèrement négatives, un peu de blanc illuminé par le Soleil recouvre le sol. Mes Nike Free aux pieds, jaunes fluo et étoilées, je bondis tel un chevreuil joyeux, rassuré sur l’état de mon pied douloureux. L’orteil n’est pas fracturé, mais juste déboîté. 

Je vois la forêt, sans doute comme le désert, comme un révélateur de l’âme. Elle permet à celui qui la fréquente de partir à la recherche de sa Vérité et à se relier à l’Universel. Elle fait jaillir le feu intérieur, celui qui servira ensuite à rayonner sur le monde extérieur par nos actes, nos paroles et nos pensées. 

Le 26/1, beau temps froid et ensoleillé. Noé et moi nous rendons au jardin pour offrir quelques graines aux oiseaux. Kidal le chat nous fait bien rire à nous dépasser à toute vitesse et à grimper aux arbres avec ses yeux un peu fous.
Plus tard, Arthur et moi y allons pour jouer au foot puis à cache-cache. 

La Nature nous apprend la sagesse. La forêt apprend au corps l’harmonie dans le mouvement. Courir dans la forêt, dans la montagne, c’est aussi l’apprentissage de la soustraction. Deux litres d’eau dans le sac, une nourriture frugale. Et si l’on part pour plusieurs jours, j’imagine, un livre, un cahier et un crayon, quelques paroles. Les veillées du soir sont consacrées aux échanges, au rire et au partage. Le reste appartient à la méditation, au spirituel. 

Le 28/1, 3kms de marche et pique-nique sur un rocher surplombant la vallée avec Fanny et Loucky. J’enchaîne avec 11,7kms de course. Les jours suivants, en plus de mes balades avec Noé et Loucky, ou parfois Arthur qui souhaite me montrer comme il court vite (et c’est vrai !), mes courses quasi-quotidiennes sont comprises entre 10 et 12kms. Et notamment le 4 février, jour de mon anniversaire, ou après avoir effectué un échauffement de 5kms en compagnie de Loucky, j’en cours 7 autres rapides en passant par le Petit Moulin, un de mes endroits préférés au monde. Je suis flashé à 24km/h dans les rues de Lutzelbourg. 

Le coureur à pieds, qui parcourt et contemple la Nature, ignore les frontières. Sa course remonte aux origines. Elle est synonyme de liberté physique et spirituelle. Il retrouve alors le Cosmos, la forêt est une source inépuisable de sagesse. Elle éveille l’homme, lui permet de dégager son essence. Elle lui permet aussi, une fois celui-ci retourné à la vie citadine, de conserver sa liberté intérieure.
J’ai la chance de parcourir la forêt presque tous les jours. Elle m’a façonné, appris l’existence. Elle est belle et colorée, pleine de vie et d’harmonie, elle ne ment pas. C’est pourquoi il faut l’aborder avec respect.
La forêt est un temple sacré. Il faut donc en respecter les habitants, les arbres et les animaux, en écouter les leçons. Elle enseigne qu’on peut vivre avec très peu de choses et bien se porter.
A la manière de Théodore Monod, le salut n’est-il pas dans une certaine autarcie, dans l’art et l’artisanat, dans la joie et la contemplation ? 

Après une semaine de repos dû à un épisode fiévreux, je retrouve les sentiers pour une course de 15kms, dont presque 5 avec Loucky. J’ai encore un peu mal à la tête mais je n’y tenais plus. En plus, un Soleil magnifique rayonne et illumine la montagne. Le plaisir est immense !
Au cours de mes sorties suivantes, mes pas résonnent souvent avec les coups de bec réguliers du pic-vert qui s’envole à mon approche. Un chevreuil se montre aussi un soir à la nuit tombée. 

Dans la forêt, la grandeur des commencements est présente chaque matin. Le jour commence avec l’aube : merci à Arthur et Noé de me le faire remarquer si souvent !
Chaque lever du Soleil permet de s’émerveiller mais aussi d’espérer.
J’espère en une humanité nouvelle, en un être dépossédé enfin de la spirale infernale de ses possessions. Un être qui partage, qui compatit, qui aime, qui s’amuse. La source du bonheur est en nous-mêmes !
Contre la religion du profit, nous devons opposer la religion de la beauté et de l’amour. Chaque être est unique, sacré. Chaque être est investi d’une mission, d’une quête du Graal qui lui est propre. Quelque soit la forme et la nature de celui-ci, il œuvre forcément pour le beau, le bien, le vrai. Pour l’amour de soi-même et des autres, de la Terre. 

Le 23 février, course de 18,7kms. Un premier circuit avec Loucky, un peu écourté car je dois faire demi-tour pour le retrouver affairé au pied d’un arbre avec un gros morceau de lard fumé. Je poursuis seul, par une douceur de l’air à peine croyable, en alternant les montées et les descentes, et des portions de plat où j’essaie de courir le plus vite possible. L’après-midi, en compagnie de Ralph, Arthur, Noé et d’Hermès le chien, marche d’une heure en passant devant l’affût duquel le loup a été vu tout récemment.
Le 25, marche de 11,5kms et pique-nique au rocher Belle-Vue avec Loucky. Je vois beaucoup d’oiseaux : sittelles, rouges-gorges, mésanges, merles…
Le 26, 35,8kms sur les terres de Rémi, dont 28 de course. Nous nous arrêtons un instant sur son banc de sérénité puis nous nous mettons debout sur son banc d’énergie. 




La forêt me retire du temps. Elle me rapproche de mon idéal. L’écriture me permet de tenter d’exprimer mes vérités, de me fortifier aussi en mettant en mots les profondeurs de mon âme. Si jamais je réussis à toucher une conscience, sous une forme ou sous une autre, mon défi aura été un succès.
Je vois la vie comme une jolie histoire pleine de poésie et d’humour. Essayer de l’écrire, le dire et le penser, vivre et prendre soin de mon Amour et de mes Anges, courir dans la forêt, voilà mes missions !

Tuesday, January 14, 2014

Un avec le Cosmos


"S’asseoir sur les rochers, rêver devant les monts et les flots ; parcourir lentement les ombrages de la forêt où demeurent les choses qui n’admettent l’empire de l’homme, où aucun mortel n’a jamais ou rarement pénétré ; gravir loin des yeux d’autrui la montagne dépourvue de sentes, avec le troupeau sauvage qui n’a pas d’enclos ; tout seul se pencher sur les précipices et les chutes écumantes ; ce n’est point la solitude. C’est converser avec les charmes de la Nature et voir ses trésors étalés." Byron

18 décembre : Course de 11kms dans Sarrebourg. Une petite pointe de vitesse afin de donner le ton pour les vacances qui approchent et je boucle un tour de l’étang en 7’15. 

21 décembre : 11kms. Bien qu’étant un peu fatigué, je projette de parcourir la forêt absolument tous les jours durant les deux prochaines semaines ! 

22 décembre : Je me contente d’une petite rando-course de 7,2kms. Vu un écureuil. 

23 décembre : 12,7kms. Malgré le temps maussade, je me sens plein d’énergie ! Je dépasse Fanny le long du canal, en train de marcher avec ses amies. Cette rencontre imprévue avec ma Princesse me motive encore davantage et la cadence gagne en intensité comme par magie ! 

24 décembre : Beaucoup de cadeaux à emballer, une bûche à réaliser, le traditionnel Disney de Noël à regarder avec Arthur… Je trouve malgré tout le temps de partir courir 8kms à bon rythme avant de partir fêter Noël. 

25 décembre : Ce matin de Noël est caractérisé par un temps de troll (ou plutôt de lutin ?). 6kms à vélo dans la boue avec Arthur dans la charrette et un Loucky vraiment très enthousiaste, sous une pluie battante. 

26 décembre : 4kms de marche avec Fanny et Loucky le matin. 8,6kms de course l’après-midi. Vu deux chevreuils, dont un qui semblait aussi curieux que moi : après avoir pris un peu de hauteur, il stoppe son élan bondissant, et nous nous observons un moment. Est-il aussi ravi que moi par cette rencontre ? 

27 décembre : 10kms. Chape de nuages à mi-versant et Soleil au-dessus : magnifique ! 

28 décembre : 9,3kms. J’emprunte la petite route qui mène à l’écluse 24, puis grimpe jusqu’à la Roche Plate. J’adore cette montée, à la fois très raide et technique. Marche de 2kms avec Noé et Loucky, face au coucher de Soleil. 

29 décembre : 11kms avec Yannick. En remontant vers le Krappenfels, nous apercevons les arbres au-dessus de nous illuminés par le Soleil couchant, alors que plus bas le reste de la forêt se trouve déjà dans la pénombre. C’est comme une vision de Paradis. 

30 décembre : 11kms. Retour du Soleil ! Chaussé des Minimus, j’effectue une course rapide et technique. Un régal. Sur les hauteurs, un pivert s’envole d’un vieil arbre troué. Plus loin, un écureuil escalade un pin en s’enroulant autour du tronc, comme à son habitude. 

31 décembre 2013 : 9kms, dont 3,6 de marche avec Noé et Loucky, puis 5,4 le plus vite possible, avant l’apéro de la Saint-Sylvestre. 

1er janvier 2014 : 11,2kms. 3,6 de marche tous les 4 + Loucky, Arthur sur mes épaules, à moitié endormi après sa courte nuit. Le reste avec Loucky en rando-course. Du Soleil et beaucoup de monde croisé dans la forêt. J’aperçois malgré tout un chevreuil. Ma résolution sportive pour cette nouvelle année : RUN FREE, MAN ! 

2 janvier : 14kms. Montée du Morenthal, après avoir englouti trois belles crêpes au petit-déjeuner. Je m’arrête pour contempler le paysage hivernal depuis le rocher de la cachette des évadés Malgré-Nous. Retour par le Vieux Respectable. Balade avec Loucky le soir, à la frontale. Je l’éteins bien vite pour admirer la fresque lumineuse qui s’étend à l’infini au-dessus de nos têtes. 

3 janvier : 10kms avec Michel et Yannick. En passant par le château, le Petit Moulin, le canal et remontée vers le sentier du haut. Je suis heureux de courir avec mes amis et de pouvoir partager avec eux ces parcours qui émerveillent mon corps et mon esprit.
A monter et descendre ces vallons arborés, je ressens l’harmonie de la Nature pénétrer tout mon Etre. Quelque soit l’endroit où je pose mon regard, la montagne est partout, elle est omniprésente. Alors que je la découvre et redécouvre en tous sens, bercé par mes foulées, mes pensées s’épurent petit à petit. Je prends soudain mieux conscience de ma respiration, de l’air frais que j’inspire, de l’enchaînement de mes pas. Une sorte de simplicité m’envahit doucement.
La montagne, les arbres, moi, les oiseaux, le ciel et les nuages… Mon âme s’unit à tout ce qui l’entoure, à ces autres âmes, petites ou gigantesques. Un sentiment d’Unité apaisante grandit en moi. Je suis Un avec le Grand Tout, je suis Un avec chacun de ses habitants, minéral, végétal, animal ou humain. Je suis Un avec le Cosmos ! 

4 janvier : 17,5kms. Je grimpe jusqu’au château puis traverse Hultehouse où je vois un magnifique samoyède. Je compte ensuite rejoindre en quelques bonds le ruisseau du Baerenbach mais le chemin a été ravagé par les bulldozers, ensuite transformé en torrent boueux par la pluie. Je suis la route forestière et le canal durant 9kms, et j’y salue comme souvent mon ami le héron. Cette sortie prend des allures d’expédition par un temps aussi humide, froid et venteux. Je finis lentement, lessivé par l’effort et par la pluie. 




5 janvier : parcours spécial « flaques » avec Arthur et Loucky. Je voulais que mon garçon prenne l’air : ainsi, je lui ai proposé de sauter dans toutes les flaques qu’on trouverait sur notre chemin. Il s’en est donné à cœur joie ! Le lendemain, lui et son copain Endo ont fait la même chose à l’école…Oups ! On observe une famille d’araignées avancer en file indienne, on hume le parfum orangé du sapin, on fait des glissades dans la boue, on donne de l’herbe aux chèvres… L’après-midi, à nouveau sous le Soleil, 7,4kms de rando-course avec Loucky. Le soir, la douleur discrète à mon pied droit s’intensifie. 

7 janvier : Un jour de repos hier et voilà que je suis très impatient de retrouver les sentiers ! 12°C et du Soleil, un temps printanier, incroyable ! Mon pied me fait vraiment très mal cependant : je boitille pendant 9kms. 

8 janvier : petite balade avec Noé : quasi-impossible de poser le pied sans boiter… Plus tard, Arthur et moi partons en ville à vélo : pas de douleur au pied, yes !
23kms supplémentaires à vélo l’après-midi avec 14°C à l’ombre. 

10 janvier : Mes Nike Free 3.0 V4 sont arrivées : impossible de ne pas aller courir ! Encore du Soleil et 8°C. Sortie de 9,2kms. Je trottine aux côtés de Loucky. Au bout de seize minutes, une branche se plante dans ma chaussure droite : toutes neuves et déjà trouées, raaaaah !
Il y a du positif dans tout : mon rythme un peu clopinant s’harmonise parfaitement avec celui de Loucky.
Leçons à retenir pour souffrir le moins possible :
1/ Adopter une foulée courte ;
2/ Avancer très lentement en descente ;
3/ Poser l’extérieur du pied en montée.
Mes Nike Free : un drop de 4mm, un amorti minimum, des sensations pures ! Elles épousent parfaitement le pied, avec une légèreté extraordinaire qui plus est. Génial !
Je finis par 2kms de marche avec Arthur dans la poussette et Noé sur moi dans le babybjorn. Je boite franchement.
Fanny m’assure depuis quelques temps que mes pieds me parlent… Mais que me disent-ils ? 

11 janvier : La douleur ayant quasi-disparu, je pars courir ! 11kms dont 3 sur la petite route pour tester mes chaussures sur revêtement dur : impeccable.
Appliquant mes trois leçons, tout se passe bien, la douleur est largement supportable aujourd’hui. 

12 janvier : 10,4kms avec Loucky. Et si le message de mes pieds était de « lever le pied » ? Certainement pas courir moins, mais peut-être un peu moins vite… ? Parfois, j’en ai envie. Surtout pour que Loucky puisse m’accompagner ! Aujourd’hui, nous avons inversé les rôles que nous tenions par le passé, à « sa grande époque » : étant plus rapide que lui, je n’hésite pas à partir devant jusqu’à la première intersection. Là, je reviens lentement sur mes pas afin qu’il puisse me rejoindre, et nous repartons à nouveau ensemble. 

14 janvier : 9,7kms avec Loucky. Légère douleur au pied. Malgré ça, je savoure mes foulées, la compagnie de mon cher Loucky, la beauté de la forêt. Je cours, je suis parmi les arbres, j’entends le chant des oiseaux. Tout est bien.

Saturday, December 21, 2013

Course silencieuse

« Le vrai silence est celui que l’on trouve au fond de soi. » Frédéric Lenoir.


En plus du bien-être physique que procure la course, l’acte de courir peut parfois prendre des allures de méditation. Concentré sur un effort unique, répétitif, les arbres défilent autour de moi, l’esprit s’apaise. Accompagné par le chant des oiseaux, rien ou presque ne vient troubler ce moment où je me retrouve seul avec moi-même. Mes pas effleurent à peine le sol, et s’enchaînent avec plaisir. Parfois, une idée ou une intuition fait surface, sans avoir eu à mener une réflexion forcée. En courant dans la Nature, je m’amuse, je me sens bien, je me sens vivant et joyeux ! Et je crois bien que je peux aussi écouter mon âme… Celle-ci me souffle alors ses vérités, mes vérités. Il suffit d’écouter le silence.


29/11 : J’alterne avec bonheur les rythmes de course.
Après quelques sorties plutôt douces fin novembre, j’effectue un entraînement de 17,3kms dont 10 rapides le long du canal. Je le boucle en 37’47, ce qui n’est pas si rapide finalement !
Je dérange une vingtaine de canards qui rêvassaient au bord de l’eau. Ils se lancent l’un après l’autre : de jolies glissades aquatiques en dégradé vraiment très esthétiques.

30/11 : 11kms, après avoir observé une cigogne passer au-dessus du jardin.

1/12 : balade de 4kms avec Fanny, Noé et Loucky. Puis 13kms au cours desquels je retrouve Michel pour partager quelques foulées dans la forêt de Bois-de-Chênes.

3/12 : 7kms avec Loucky.

4/12 : 13,7kms à bonne allure. J’aimerais beaucoup revoir un écureuil ou un chevreuil. Mais ce n’est pas pour aujourd’hui.

5/12 : 4kms avec Loucky.

6/12 : le marathon de la vallée de la Sarre. 42,7kms à cheminer en compagnie de Rémi.
Nous nous retrouvons chez les parents, à Sarrebourg. Départ ensoleillé autour de l’étang. Nous longeons ensuite la piste cyclable jusqu’à Cubolot. Nous avançons à allure tranquille, si bien que  nous pouvons discuter. Et ça tombe bien : comme d’habitude, Rémi et moi avons plein de choses à nous raconter !
Des hérons cendrés et des hérons blancs habitent ces paysages humides, et nous en observons au moins une dizaine sur la totalité du parcours. Tantôt les deux pattes dans l’eau, tantôt s’envolant au-dessus de la rivière et des arbres qui la bordent.

Après Cubolot, c’est un sentier en grande partie marécageux qu’il nous faut emprunter. Nous marchons tout en avalant notre sandwich mais l’endroit est particulièrement exposé et le vent qui souffle est glacial. Nous peinons ensuite à réchauffer nos doigts engourdis.
Direction Niderhoff puis la confluence des deux Sarres. Quel bel endroit ! Les deux rivières, qui viennent de dévaler la montagne, mélangent leurs eaux au cœur d’une petite forêt. Leurs rives sont peuplées de joncs asséchés. Et toujours les hérons…
Traversée de Hermelange, puis Hesse en longeant le bras mort du canal. De là, nous courons jusqu’à Buhl après avoir passé devant les stades de notre enfance, puis Sarrebourg.


7/12 : 14kms, dont 9 avec Michel qui s’est lancé un défi de 26kms.



8/12 : 3kms de balade en famille le matin, avec Loucky bien sûr. 6,5kms de marche rapide l’après-midi après un bon déjeuner.

11/12 : La matinée débute par une balade avec Arthur et Loucky, et qui a pour but de récupérer des branches de sapin dans la forêt, à décorer ensuite de boules multicolores et de guirlandes. Noé, Loucky et moi poursuivons par une marche de 4kms, dans une ambiance feutrée.
Après un repas léger, je pars pour un semi-marathon. Le parcours : départ et arrivée chez moi, et passage sur mes sites favoris avec un maximum de montées et descentes techniques. Je passe ainsi au rocher du Krappenfels (là, un chevreuil traverse devant moi à toute vitesse ! Puis une sittelle travaille dur, perchée sur un arbre), emprunte le sentier des Roches  (le héron est là pour m’encourager), grimpe au château de Lutzelbourg, passe par le rocher du Petit Moulin, Lutzelbourg, l’écluse 24 ; je remonte la vallée du Stutzbach, et redescends plus tard par le pont du Brunnenthal. Je finis par longer la hêtraie qui se trouve non loin du village. Au final, ça donne 21,1kms en 1h40’50 pour 1169m de D+. Je voulais courir en 1h39… Il faudra que j’y retourne !

13/12 : 5,5kms à la frontale. Le brouillard est si épais que je dois éclairer mes pieds pour voir à peu près où je m’apprête à les poser.

14/12 : 12kms, dont 5 avec Michel qui refait son long parcours dans l’autre sens !


15/12 : 11,3kms. Lorsque je débouche sur les hauteurs dégagées, le Soleil, enfin de retour, inonde de lumière le chemin. Les vallons environnants sont un peu dissimulés par quelques écharpes blanches. Plus haut, le bleu du ciel est limpide. En courant, je suis dans l’instant présent, heureux d’y être et plein de gratitude pour toute la beauté qui m’entoure. Bien dans mon corps, bien dans mon esprit, mes pensées vagabondent. Une sérénité joyeuse accompagne mes foulées en silence.

Sunday, November 17, 2013

Le feu intérieur


"Créez le genre de vie qui vous rendra heureux toute votre vie. Maximisez toutes vos capacités en soufflant sur les minuscules étincelles intérieures des possibilités pour attiser les flammes de l’accomplissement."
Foster C. McClellan

01/11 : course de 10kms. 

02/11 : 13kms, en passant par le canal, le sentier des Roches, traversée de Lutzelbourg puis montée jusqu’au château. En redescendant par le Petit Moulin, un sanglier surgit d’un épais buisson et part se cacher à peine plus loin. Je me poste vingt mètres plus bas. Au bout d’une petite minute, je l’entends retrouver son lieu de d’origine. 

03/11 : 8kms de rando-course en compagnie de Loucky. 

05/11 : 7,7kms, en grande partie de nuit. 

06/11 : marche de 3kms avec Noé et Loucky, suivie de 12,7kms de course.

9/11 : 4kms de rando-course avec Loucky ; 7kms de course à bon rythme ; 3kms de marche tous les quatre. Couleurs lumineuses en forêt. Le Soleil éclaire le feuillage jaune des hêtres.

10/11 : pluies torrentielles et continues ; 6°C. 4kms avec Loucky + 6,6kms de course. Le ruisseau du Brunnethal est sorti de son lit. Le niveau de l’eau atteint presque celui du pont que j’emprunte : du jamais vu !

11/11 : 8kms en compagnie de Michel. La pluie a enfin cessé, pour laisser la place à quelques rayons de soleil. A savourer !
4kms de marche en fin d’après-midi. Un merle femelle s’ébroue dans une grande flaque d’eau. Elle est drôle : elle plonge sa tête dans l’eau, la ressort et la secoue, puis agite ses ailes.
Rien ne bouge ou presque, à part moi. Tout semble figé et silencieux. Le brouillard gagne en épaisseur à mesure que la nuit tombe. Seule la Lune, presque pleine, blanche avec un halo orangé, offre un peu de lumière. Une lumière d’une beauté glacée.

12/11 : 5,2kms de rando-course avec Loucky.

14/11 : 54,9kms (3774m de dénivelé positif). Mon idée pour cette journée complète en solitaire était de parcourir un maximum de kilomètres avec un maximum de montées et de descentes.
Une première boucle de 6kms avec Loucky, en pleine forme aujourd’hui, très jeune malgré son âge.
Après l’avoir déposé à la maison et mis mon sac sur le dos, je traverse Lutzelbourg puis grimpe en direction du Petit Moulin. Au pied du rocher, je m’attarde auprès d’un écureuil joyeux dont voici le croquis quasi-scientifique que j’ai pu en réaliser :



Je redescends dans le fond de vallée de la Zorn et remonte par un autre chemin jusqu’au Krappenloch. Le temps est brumeux et plutôt froid. Mais le jaune des hêtres et des hautes herbes apporte un peu de couleur, qui s’associe avec le vert éternel des conifères.
Au 16ème km, je réalise une jolie glissade sur le bois glissant du pont du Baerenbach. Dans un souci d’esthétisme, j’effectue ma réception finale sur les fesses.
Remontée jusqu’au Kempel puis la borne Saint-Martin. Je m’étais promis de marcher dans les montées mais ne parviens à m’y résoudre, étant donné que l’énergie est au rendez-vous. Mais pas l’allure toutefois, en raison du sac à dos qui se balance beaucoup.

Après avoir contourné Dabo et passé le col de la Schleif, je pose mon sac au Backonfelsen (734m alt) pour déjeuner tranquillement en contemplant la forêt (km29). Une mandarine et deux dattes plus tard, je repars frigorifié. Mon casse-croûte, je mangerai en marchant !
Presque 5kms de course sont ensuite nécessaires avant de retrouver toutes mes sensations dans mes doigts engourdis.

Traversée de la Hoube, je contourne le Kuhberg et me revoilà au Kempel. A partir de là (km38), je marche dans les montées. Mais comme il est à peine 14h, je décide d’effectuer un petit détour par le vieux village gallo-romain du Wasserwald. Lieu duquel il se dégage une douce sérénité. Les murets de pierre rose s’accordent en harmonie avec les arbres colorés par l’automne.

Km 46, alors que j’admire le paysage très ouvert tout en courant dans la longue descente qui me permettra de rallier une dernière fois la rivière, l’envie d’en finir commence à s’installer. Je m’arrête juste le temps de caresser un beau husky venu me renifler et je me force un peu à courir encore tant que ça descend. Je ne suis pas si fatigué que ça mais j’ai tout simplement envie de ralentir et de me retrouver bien vite douché et au chaud. J’ai eu mon compte d’effort et de grand air. Une dernière prolongation de parcours tout de même, décidée grâce au Soleil qui se montre enfin.

Le compteur indique 54,9kms lorsque ma foulée stoppe net devant ma maison bleue adossée à la colline. Pour la douche, il faudra attendre encore un peu : je n’ai pas jeté ma clef mais la pile de la télécommande du garage ne répond plus ! Et Loucky n’est pas assez grand pour atteindre le bouton situé à l’intérieur. Albert, mon voisin et ami, alias Mac Gyver, parvient à décrocher la grille de la lucarne de la porte arrière. Il m’aide ensuite à me faufiler par effraction dans mon garage, grâce aussi à ma souplesse légendaire. Je décide cependant de ne pas me réceptionner sur les fesses cette fois-ci.
Après m’être enfin douché, je peux préparer une belle pile de gaufres à déguster quand mes petits Anges arriveront à leur tour.


16/11 : Après la belle course de l’avant-veille, longue certes, mais plutôt lente, j’ai envie de parcourir les bois en livrant toutes mes forces : 10,5kms en passant par le sentier des Roches sur lequel j’effraie deux chevaux et leurs cavalières. Alors que je m’apprête à les rejoindre, ceux-ci s’emballent et partent au triple galop.

Friday, November 01, 2013

Instants sacrés


"J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé." Voltaire.

9/10 : Le Bonheur… Je l’expérimente chaque jour ! Il ne s’agit pas d’une question de chance ou de bonne étoile. Non, le Bonheur se créé, se vit à chaque instant. Lorsque je parviens à ressentir clairement toute la beauté qui m’entoure, de mon Amour et de mes deux petits Anges ou du Soleil qui se lève, ou encore d’un rouge-queue qui s’envole à mon approche… je suis heureux ! Chacun de ces instants est sacré.
Ce matin, balade tous les quatre + Loucky. Je cours 14kms l’après-midi dont un 5000m à fond en 17’49 qui me plait bien. Mais avant ça, j’emprunte le sentier des roches pour m’échauffer, inondé de lumière. Le héron me regarde passer. « Salut, l’ami ! », lui dis-je. 

11/10 : 7,3km avec Loucky. Vu deux chevreuils. Pour une fois, Loucky les voit aussi, mais s’en soucie peu. 

12/10 : Ce matin, comme tous les autres ou presque, je me lève avec Arthur après qu’il m’ait appelé. Parfois, Noé nous rejoint bien vite. Arthur boit son biberon devant un dessin-animé, Noé se tient assis bien droit dans son petit parc, affairé à goûter un cube ou un livre. Fanny se cache encore sous la couette, Loucky est à mes pieds et Kidal pas trop loin… Je bois alors mon thé tout en me préparant une première tartine. Le jour se lève doucement. Voilà le moment idéal pour exprimer toute ma gratitude envers la Vie ! Je mets des mots sur ce que je souhaite accomplir aujourd’hui : être souriant et joyeux avec tout le monde, jouer avec Arthur, prendre un bain avec Noé… Parcourir la forêt et offrir partout où je passe une lumière d’Amour, de bonté, d’harmonie et de joie de vivre.
Je n’y parviens toujours. De sombres pensées s’insinuent parfois. Mais j’essaie ! Ce soir, je ferai le point, et demain je ferai peut-être encore un peu mieux !
13kms à bon rythme. J’observe un écureuil noir au pied du rocher du Petit Moulin. Je rejoins ensuite l’écluse 24, grimpe jusqu’à la Roche Plate et rentre par le vieux lavoir. 

13/10 : Marche le matin le long du canal, Arthur, Anatole et Gilles à vélo.
17kms l’après-midi. Je me régale dans la montée très raide du Rappenfels. Une fois parvenu au rocher, je prends le temps de faire le tour du panorama et ainsi de contempler la parure automnale flamboyante que commence à revêtir la forêt. 

14/10 : Basket minimaliste entre profs. Je passe la semaine à soigner une ampoule géante. 

17/10 : Semaine chargée à l’école et à la maison. Je suis tout heureux de remplacer mon repas par une balade de 4km dans Sarrebourg. 

18/10 : 8kms. Enfin, je cours ! 

19/10 : Trail des Lumières. 32,6km en 3h32. Rémi et moi faisons équipe sur ses terres, en forêt de Haye ! Expérience belle et insolite que de courir à deux entre chiens et loups d’abord, puis d’avancer à la lumière de la frontale ensuite. Une chouette hulule sur notre passage, il y a de la boue, un peu de pluie, un ruisseau à traverser, on discute, on court… Le bonheur, quoi ! 

20/10 : 8km avec Michel et Loucky. 

22/10 : Balade le matin tous les 4 + Loucky. 8,5km l’après-midi en passant au pied du Vieux Respectable. La Nature atteint son apogée, offre ses plus belles couleurs et ses fruits. 8,5km ensuite avec Michel. 

23/10 : 10kms, allure tranquille. 

24/10 : 10kms à bonne allure. 

26/10 : 22kms, de la maison jusqu’à Sarrebourg. Ce soir, toute la famille se retrouve autour de champagne et d’un bon plat ! La fête est encore plus belle lorsque je cours avant. Temps superbe et chaud, un chevreuil remonte le vallon que je suis en train de descendre. Ce matin, alors qu’Arthur, Anatole, Gilles et moi ramassons les pommes, le héron vient se poser sur l’un des peupliers. 

27/10 : 6kms de marche avec Loucky à la nuit tombée. 

28/10 : 8,7kms. Aperçu un chevreuil. 

29/10 : 11kms rapides. Temps ensoleillé, la forêt est magnifique. 

30/10 : 9,7kms avec Yannick. Départ par les prés au Soleil couchant, fin de course de nuit. 

31/10 : Je me lève le dernier ce matin, après 4 ou 5 réveils nocturnes auprès de Noé.
« Papa, tu m’as manqué ce matin !! » s’exclame Arthur en se jetant à mon cou.
Noé, quant à lui, attrape mon bras pour que je le porte, babille une joli « Papaaa » (intentionnel ?) et essaie de m’imiter lorsque je souffle sur sa purée.
Et ce soir, en allant me coucher, je passe voir mes deux garçons endormis. Une vague de Bonheur m’envahit alors tout entier et me fait frissonner. C’est sûr, être heureux, c’est bon pour la santé !