Carnet d'un naturaliste-sportif

Saturday, February 24, 2007

Kilomètre 254

Les kilomètres commencent à s'accumuler et m'ont permis déjà de faire de nombreuses expériences. Mon état de forme a varié au cours des semaines écoulées, mais je suis pour l'instant satisfait car il me semble déjà ressentir les premiers effets de l'entraînement.
Cet hiver est particulièrement doux, et Trois-Maisons ne s'est finalement trouvé que quelques jours sous la neige. J'ai profité de sa brève abondance pour y parcourir une sortie de 18 kilomètres. Grandiose. Entre les vallées du Brunnenthal, du Stutzbach et de la Zorn, la montagne transformée par tout ce blanc offrait un spectacle magnifique à mes yeux avides de cette beauté. La semaine qui suivit, j'ai augmenté mon objectif et c'est 24 kilomètres cette fois-ci que j'ai couru, toujours avec Loucky. Sortie très relevée de par son profil. Durant quelques kilomètres, sur la fin, j'ai cependant suivi un tracé plat et j'en ai profité pour adopter une allure soutenue. Sortie bouclée en 1h43.
Jusque-là, je n'avais pas ressenti de vraie fatigue, et mon envie fut croissante, les entraînements toujours réussis, et le kilométrage hebdomadaire à chaque fois augmenté pour atteindre 58 kilomètres cette semaine-là. Mais tant d'efforts se paient, et bien naturellement ces 24 kilomètres-là ne furent pas faciles à encaisser. Cela m'a permis de faire le constat que les sorties longues doivent être ma priorité afin d'habituer mon organisme et ainsi être de moins en moins épuisé les jours qui suivent.
De plus, j'ai dû subir les effets d'une méchante grippe. Impossible de m'en remettre rapidement et c'est toute une semaine qui y est passée.

Du coup, fort de ma guérison et d'une semaine à attendre impatiemment de pouvoir laisser libre cours à mon envie indomptable à me dépenser, j'ai couru 73 kilomètres la semaine qui a suivi (plus un match de tennis), dont une sortie de 27 kilomètres en 2h sur sentiers très vallonnés, et par un temps quasi-printanier.
Au départ de Trois-Maisons, Loucky et moi avons rejoint Lutzelbourg puis gravi un dénivelé positif de 300m pour redescendre vers la maison forestière du Kempel via Hultehouse.

La maison forestière du Kempel (461m).

A partir de là, j'ai couru sur un sentier que je n'avais encore jamais emprunté, légèrement descendant et recouvert par un tapis herbeux, entouré de majestueuses hêtraies-sapinières, et sur lequel mon enthousiasme m'a permis de prendre une bonne cadence.



Le soleil inonde la forêt, il est presque midi. Enivré par ce spectacle, je peux accélerer sans effort...

Après quelques dizaines de minutes, j'ai traversé le hameau du Schacheneck établi autour d'une ancienne ferme. A sa sortie, j'ai effectué une petite pause pour visiter la chapelle Saint-Fridolin, seul vestige du village de Fischbach, disparu depuis plusieurs siècles. De cette chapelle, il subsiste une croix du 12ème siècle, et surtout une cuve baptismale d'environ un mètre de diamètre et datée du 9ème siècle. Cette dernière est habritée par une armature en bois érigée sans doute par le Club Vosgien.



Des baptèmes y sont encore régulièrement célébrés. C'est que la source Fridolin située quelques mètres en contrebas et à laquelle Loucky et moi nous abreuvons aurait des vertus: le pouvoir de guérison des galeux et des ophtalmies.


Il faut ensuite suivre une pénible montée jusqu'à Garrebourg. Je contourne le village pour rester en forêt mais le chemin est totalement envahi par des branchages et j'avance très difficilement au prix d'un effort éprouvant. Quelques minutes plus tard, j'appelle Fanny pour lui demander de venir me récupérer à Lutzelbourg car je suis à bout de force et je ne puis envisager de gravir la dernière montée!

Le lendemain, accompagné toujours de Loucky, mais aussi de Rémi, Fred et Yannick, je fais un footing de 16 kilomètres. Qu'il est agréable de temps en temps de courir entouré d'amis!

Dans trois semaines, Yannick, Rémi et moi irons courir le semi-marathon de Villers-les-Nancy. D'ici-là, je ne ferai encore qu'une seule sortie longue, car je compte effectuer beaucoup de vitesse pendant quelques temps. Je dois en effet faire des deux pour réaliser mon objectif, et les semaines où je cours 1h45 à 2h le temps d'un entraînement me font forcément laisser quelques plumes pour les suivants.

Au détour de l'une ou l'autre de toutes ces foulées, j'ai eu la chance d'apercevoir plusieurs fois mon ami le héron, mais j'ai aussi pu voir deux faucons pélerins s'envoler tout près de moi, alors qu'ils étaient au sol tout juste sur le côté du chemin duquel je provenais. Leur envol fut brutal et superbe, et leur gracieuse et impressionnante proximité durant quelques secondes m'a laissé un beau souvenir. Ils ont ensuite pris de l'altitude et plané au-dessus de la forêt, dominant sans doute ainsi leur vaste territoire.

Wednesday, February 07, 2007

Le dernier trappeur


Il y a quelques jours, j'ai vu le film "le dernier trappeur" au cinéma avec mes élèves.
Ce film réalisé par Nicolas Vanier est vraiment magnifique, tant par les paysages rencontrés que par la philosophie de la vie qui s'en dégage et à laquelle j'adhère complètement. Je suis plein d'admiration pour ce trappeur de 50 ans, amoureux comme moi de la Nature, et qui vit en complète harmonie avec elle, dans un respect mutuel.

Il vit là depuis toujours
C'est là qu'il veut finir ses jours
Norman Winther
Il est le dernier trappeur.

Au milieu des Rocheuses grandioses
Un hâvre encore épargné
Son coeur est parfois morose
Quand il pense à tous ces paysages massacrés.

Car lui a compris,
Lui il sait
Que la Nature est notre amie
Si on a pour elle du respect.

Homme simple et robuste
La trappe est un art de vivre
Lui ce qu'il veut c'est juste
Etre dans ces forêts qui l'enivrent.

Norman Winther
Le dernier trappeur

Aidé par ses chiens de traîneaux
Les magnifiques, les fidèles, les beaux
Attentifs et dévoués
Ils avancent sur les pistes enneigées
Ils mènent Norman où il le veut
Leur confiance se lit dans leurs yeux.

Il observe, il comprend ses proies
Il les suit dans la blanche taïga
Il lit les traces du lynx au matin
Admire le castor qui construit son barrage
Se laisse envoûter par la grandeur des paysages
Ecoute le loup hurler au loin.

Avec la Nature il échange et il partage
Cet homme est un sage
Et quand il tue un animal
Car il est admirable
Il le remercie et lui explique
Comme le faisaient les Indiens, les Inuits.

Norman Winther
Le dernier trappeur

Rien à voir avec ces chasseurs du dimanche
Qui prétendent aimer la Nature
Mais ne lui laissent aucune chance
Y sont nuls, y sont impurs
Aveugles, modernes et prétentieux
Ils feraient mieux de rester chez eux.

De grâce, arrêtez d'urbaniser
Cessez de vouloir coloniser
Les endroits les plus féeriques du monde
Où une relation tellement profonde
Se dégage de la respiration de la Terre
Et du fin fond de la mer
L'homme pourrait tellement bien faire
S'il agissait comme Norman Winther
Le dernier trappeur

La Nature est une vaste toile d'araignée
Fabuleusement bien organisée
Chaque espèce y a un rôle
De l'équateur jusqu'aux pôles
Norman Winther
Est un intelligent prédateur
Il prélève juste ce qu'il faut
Pour maintenir l'équilibre entre animaux.

Intervention raisonnée et réfléchie
Et qui respecte la Vie
Les hommes devraient être comme Norman Winther
Le dernier trappeur

Car beaucoup sont des citadins
Qui vivent dans l'artificiel et le malsain
Ils agissent en parasite
Et à force d'y faire des trous de mite
Notre Terre est malade, elle est usée
Elle n'en peut plus, elle est essouflée
L'homme devrait utiliser son intelligence
A réparer de urgence

Il devrait prendre exemple sur Norman Winther
Le dernier trappeur.

Saturday, February 03, 2007

10 ans


Coiffée de ta casquette
Qui laisse filer tes cheveux
Ton visage merveilleux
Je te regarde, silencieux
P't-être que j'ai l'air bête
Mais t'es belle, c'est fabuleux

9 ans, 10 ans, déjà
Que t'es là, j'y crois pas
Que je t'aime, que l'on s'aime

9 ans, 10 ans, seulement
Que je t'aime infiniment
Tendrement et tout le temps

Ton sourire s'illumine
Et m'illumine aussi
Et ton regard malicieux
Croise mes yeux amoureux
Mon coeur fait un bond
Quand tu t'avances vers moi
Il me semble entendre une chanson
Tu me chuchotes des mots tout bas

J'ai envie de te prendre dans mes bras
Mais là on peut pas
Y a des élèves y'en a un tas
Et p'is on est deux professeurs
J'attendrai quelques heures...

9 ans, 10 ans, déjà
Que t'es là, j'y crois pas
Que je t'aime, que l'on s'aime

9 ans, 10 ans, seulement
Que je t'aime infiniment
Tendrement et tout le temps

Tu rayonnes en ce lieu
Tu fais ton travail, sérieux,
Tous ces marmots j'imagine
Avec leur âme enfantine
Voient ta gentillesse, ton dévouement
Et tes talents

Moi, j'ai qu'une envie
Juste être avec toi
Tu m'offres tes sourires
Tu m'offres ta joie
Tu transformes les flots de colère
En douce et paisible rivière
Tu fais pousser des forêts
Sur la route des sombres pensées

9 ans, 10 ans, déjà
Que t'es là, j'y crois pas
Que je t'aime, que l'on s'aime

9 ans, 10 ans, seulement
Que je t'aime infiniment
Tendrement et tout le temps

Tu as des pouvoirs, j'en suis sûr
Es-tu une Fée, es-tu un Ange?
Délicieuse créature
Un peu des deux, subtil mélange

Le Paradis est sur Terre
Il existe quand t'es là
Voilà une belle histoire
Commencée par un beau soir
Il y a dix ans déjà

Le lendemain le soleil s'est levé
Et il s'est jamais recouché
Normal parce que c'est toi
Les jours sont plus chauds, moins froids
Les arbres plus grands, plus nombreux
Les fleurs plus belles, plus colorées
Et moi je suis heureux
Et je suis comblé.

9 ans, 10 ans, déjà
Que t'es là, j'y crois pas
Que je t'aime, que l'on s'aime

9 ans, 10 ans, seulement
Que je t'aime infiniment
Tendrement et tout le temps