Carnet d'un naturaliste-sportif

Saturday, May 26, 2007

Le temps où j'étais pas grand

Faut que j'vous dise Papa, Maman
Ca s'est passé hier et pourtant
C'est presque encore le présent
Le temps où j'étais pas grand

Quand je repense un peu ou souvent
Aux années où j'étais, y a longtemps
Un p'tit, un marmot, un enfant
Et que j'me vois maintenant
Je compare les deux de temps en temps

Pas trop de soucis, un peu insouciant
Un peu travailleur, un peu fainéant
Parfois gourmet, surtout gourmand
J'allais à l'école en rigolant
Comme maintenant

Faut que j'vous dise Papa, Maman
Ca s'est passé hier et pourtant
C'est presque encore le présent
Le temps où j'étais pas grand

C'était il y a quinze ou vingt ans
Et à part passer, qu'a fait le temps?
Il ne m'a pas encore refilé des cheveux blancs
Juste quelques cicatrices que je garde en avançant
Mais c'est pas ça le plus important

Car ce qu'il faut garder finalement
Du temps béni où j'étais un enfant
C'est tous les foots et les mi-temps
Avec le frérot précieux, hilarant
Le Club Dorothée le mercredi, en m'levant

Faut que j'vous dise Papa, Maman
Ca s'est passé hier et pourtant
C'est presque encore le présent
Le temps où j'étais pas grand

Et puis je sais, je vois, j'entends
La tendresse et le dévouement
La profonde affection des parents
Malgré les trous que j'me faisais en tombant
Les carreaux cassés discrètement

Papa, je relis tes mots du lundi, en partant
J'entends ta voix douce et sereine, Maman
Le riz du samedi, au curry et au safran
Mes deux beignets après l'école, bien souvent
L'odeur de la cave où s'planquaient mes chats, tranquillement

Faut que j'vous dise Papa, Maman
Ca s'est passé hier et pourtant
C'est presque encore le présent
Le temps où j'étais pas grand

Je me rappelle de ta patience avec moi, Maman
Papa, quand j'avais peur de l'eau tu t'es fait rassurant
Papa, tu t'souviens du catch dans l'salon, en s'marrant?
Le matin, tu chantais dans la cuisine, Maman
C'était la fête dans la voiture l'été, en partant

La vie d'un homme, en la comparant
On pourrait penser à un arbre géant
Dont les racines profondes, infiniment
Invisibles, mais essentielles sûrement
Représentent le même socle que ce temps

Faut que j'vous dise Papa, Maman
Ca s'est passé hier et pourtant
C'est presque encore le présent
Le temps où j'étais pas grand.


Auto-portrait


Juju vu par Juju: Ouais, bon, c'est un essai... Mais je dois dire que j'en suis plutôt content! Comment ça, mon nez est encore plus long en vrai? J'ose même pas y croire... Vite! un miroir!


Thursday, May 17, 2007

Il a perdu son petit chat

Où est-il passé?
Voilà qu'il se met à pleurer
Mais il continue à chercher
Il a perdu son petit chat

Triste retour de vacances
Quand il a aperçu son absence
Il était à l'autre bout de la France
Il pense à son pelage gris

On dirait une malédiction
Qui s'abat sur ce petit garçon
Il le voit encore couché en rond
Sur son lit... près de lui

Il a perdu son petit chat
Et il pleure pour de bon
Il voudrait retourner là-bas
Pauvre petit garçon

Les jours passent et il attend
Peut-être qu'il reviendra tranquillement?
On lui dit que c'est dément
Mais lui, c'est qu'il y croit... en son petit chat

Et puis il l'aime de trop
Alors ça doit se finir comme il faut
Qu'il puisse sentir son pelage tout chaud
A nouveau

Il a perdu son petit chat
Et il pleure pour de bon
Il voudrait retourner là-bas
Pauvre petit garçon

Le petit chat, lui, il s'en fait pas
Mais il a un peu froid
La vie tout seul, c'est sympa
Mais il lui manque quelque chose... il est un peu morose

Alors il prend le trajet du retour
Environ un marathon tous les deux jours
Comment fait-il pour ne pas faire de détour?
Pour la tendresse... il connaît l'adresse

Ni la fatigue, ni la faim
Ni les chiens, ni les humains
Ne peuvent l'arrêter en chemin
Car il sait... où il doit aller

Il a perdu son petit chat
Et il pleure pour de bon
Il voudrait retourner là-bas
Pauvre petit garçon

Et un beau jour, le revoilà
Le petit garçon n'y croit pas
Il a retrouvé son petit chat
Au pied de son lit... près de lui

La liberté, c'est plutôt bien
Mais rien ne vaut que d'aimer quelqu'un
Il est quand même reparti le lendemain
Jusqu'au fond du jardin.

Monday, May 07, 2007

CONTRE-POUVOIR

Ca y est il est élu
C'est ce qu'il a toujours voulu

La démocratie a tranché
Les français se sont exprimés
Et moi je suis triste et en colère
Je ne suis pas le seul à être à terre
Envahi par l'inquiétude
Le coup porté est rude

Et maintenant que va-t-il se passer?
Comment va évoluer la société?
On a entendu plein de promesses
Approuvées par une foule en liesse
Qui veut donc du génétiquement modifié
Qui signe pour un nucléaire amplifié
Accepte toutes les nouvelles autoroutes
C'est une société en déroute

Vive le chacun pour soi!
T'es pauvre? Reste chez toi
Moi, je me lève et je vais bosser
Faire plein d'heures bien payées
T'es malade? Tant pis pour toi
Je pense d'abord à moi
J'ai besoin d'une télé plus grande
Alors dommage si t'es mourrante
C'est ma liberté, c'est mon choix
Mon fils n'ira pas dans cette école-là
Paraît que y'a pas de bons résultats
Il se mélangera pas avec ceux-là

C'est parti pour l'égoïsme
La solution, c'est le libéralisme
Si tu bosses, tu réussis
Si t'y arrives pas, tant pis
Assez de ségrégations
Pour les enfants en difficulté
C'est quoi ces classes prisons?
Avec tous les autres y vont ramer
Moi, je serai bientôt muté

Vive le Président! Vive la France!
Adieu la délinquance
Grâce aux actions punitives
Ca veut dire quoi déjà, éducatives?
De l'autre côté on nous parlait
De solidarité, de fraternité
Que des sentiments niais
Voilà bien l'humanité

Mais je garderai le moral
Je me battrai pour cet idéal
Vers lequel on aurait dû avancer
Ca, ç'aurait été le progrès
L'entraide, la liberté, l'égalité
Ca, ç'aurait été plus gai
Il ne fera pas tout ce qu'il veut
Lui et ses propos dangereux
Je crois au contre-pouvoir
Et peut-être par un beau soir
Sera-t-il frappé par l'hônneteté?
Et ouais, on peut toujours rêver.

Tuesday, May 01, 2007

Kilomètre 647

A trois semaines de l'échéance, l'essentiel de l'entraînement est désormais derrière moi. Je devrais finalement avoir parcouru 8OO kilomètres d'ici là, soit un peu moins que prévu du fait essentiellement de cette grippe qui m'avait rendu inactif prseque dix jours, et de la semaine de récupération qui a suivi le semi-marathon et qui s'est avérée être plus que nécessaire.
Je suis néanmoins totalement satisfait de mon entraînement car il n'a jamais été aussi complet, aussi long et d'aussi bonne qualité les années précédentes.

Cela dit, le plus dur reste à faire; il peut s'en passer des choses le jour J! D'une méforme passagère à une vieille douleur qui ressurgit, en passant bien sûr par l'apparition de crampes, le mental a intérêt à être solide lui aussi!
Dans tous les cas, je pourrai me dire que je SAIS que j'en suis capable: depuis la dernière grande sortie que j'ai narré dans ces pages, j'en ai couru trois autres d'environ 25 à 30 kilomètres chacune, dont une de Trois-Maisons à Sarrebourg aux côtés de Rémi, Fred et Yannick, et une autre avec Loucky au cours de laquelle j'ai pris une bonne allure sans forcer, malgré des difficultés à respirer correctement du fait de mon allergie au pollen. Tout ça, c'est bon pour la confiance!

Et puis, il ya eu le semi-marathon de Villers-Les-Nancy fin mars. Malgré des conditions météo vraiment médiocres (un fort vent et de la pluie sur les 6-7 derniers kilomètres), cette compétition s'est franchement bien passée.


Je l'ai géré vraiment différemment de la précédente édition où j'étais parti très vite, 9ème au dixième kilomètre, j'avais ensuite craqué pour finir 21ème en 1h23.

Là, je suis parti prudemment. Je n'étais que 25ème au dixième kilomètre, mais j'ai forci le rythme petit à petit. Mon chrono a souffert du vent contraire et du profil de la course, comme tout le monde, mais 16ème en 1h22, ça me plaît! Rémi et Yannick y ont également participé, et je constate avec plaisir que plus les semaines passent, plus ils montent en puissance, eux aussi. D'ailleurs, à l'heure où j'écris, ils se sont encore programmés une sortie longue pour le lendemain!


Tous ces kilomètres avalés en forêt ont aussi été l'occasion d'observer les changements qui s'opèrent dans la flore au printemps, lentement mais sûrement, et aussi de faire quelques rencontres passionnantes, dont voici les deux plus belles:

- Durant tout l'hiver, je peux voir des canards qui se laissent aller tranquillement sur le canal, s'ébrouent, se poursuivent, plongent la tête dans l'eau, ou se reposent sur les berges. Spectacle toujours agréable, et enrichi depuis peu par la naissance des canetons! La semaine dernière, sept canetons duveteux jaune et noir suivaient leur mère avec beaucoup de discipline. Ils la serraient de très près alors qu'elle nageait tantôt vers la droite, tantôt vers la gauche. Un petit retardataire ratait d'ailleurs chaque changement de direction et se hâtait ensuite pour rattraper le reste de sa famille.

- Alors que j'en finissais avec une pénible montée, j'entendis un bruissement de feuilles sur le versant surplombant le chemin. Habitué à en voir un oiseau s'envoler, ou un écureuil grimper sur l'arbre le plus proche, quelle surprise au moment où j'aperçus ces deux magnifiques blaireaux! Le crépuscule était proche, et ils sortaient de leur terrier, sans doute en quête de quelque nourriture pour eux ou pour leurs rejetons restés abrités dans la chaleur et le calme rassurant du terrier. Bientôt, un troisième animal apparût brusquement en dévalant le versant à la poursuite d'une souris qui lui échappa de justesse en pénétrant dans son trou.

J'ai eu de la chance. Pendant au moins dix minutes, je suis resté planté debout sur mon chemin, à seulement cinq ou six mètres d'eux et abrité par le vent. Pas besoin de se cacher pour les observer, leur vue est plutôt mauvaise. Mes yeux se sont nourris de leurs déplacements un peu lourds et bruyants, dégageant branchages et feuilles mortes, et surtout se sont ravis de la vue de leur subtile fourrure beige, de leur tête un peu allongée aux petites oreilles pointues, blanche au milieu et entourée par deux larges bandes noires masquant leurs yeux.

J'y retournerai à cet endroit, équipé de mon appareil photo et de ma caméra. J'ai maintenant découvert un village de blaireaux, mais je vais garder ce lieu bien secret car ce petit carnivore si utile n'est - malheureusement - toujours pas un animal protégé par la loi française. Par contre, son statut a tout de même évolué puisqu'il n'est plus considéré comme "nuisible", mais comme espèce "gibier", soumise à des règlementations de chasse précises. Les statuts évoluent aussi lentement que les mentalités.

En tous cas, si pendant la marathon, mon esprit s'égare un petit peu et s'en vient à se remémorer ce précieux souvenir, il y a fort à parier que quelques spectateurs voient tout à coup un sourire se dessiner sur mes lèvres, et que j'accélère tout à coup ma cadence, porté par un nouvel enthousiasme.