Carnet d'un naturaliste-sportif

Monday, December 24, 2007

Tout le sport

26 août 2007: c'est là que je vais commencer le récit de mes dernières aventures sportives, seul ou à plusieurs, à parcourir et avaler des dizaines et des dizaines de kilomètres, et ponctuées de quelques grands rendez-vous.

Le premier a justement eu lieu en ce jour précisément, lors du désormais traditionnel Trail des mini-crêtes. Au menu pour Rémi, Fred et moi, 12kms sur les crêtes vosgiennes du Col de la Schlucht jusqu'au Lac Blanc. Fanny est là pour nous conduire, nous encourager, mais aussi pour partager un plantureux déjeuner post-effort dans une ferme-auberge, arrosé d'une bière artisanale locale.


Temps idéal, ensoleillé et chaud, mais pas trop. Le résultat est pour moi satisfaisant: 25ème (sur environ 700) en 56'24'', 12ème senior. Ce n'est que mon 3ème chrono (j'avais fait mieux en 2003 et en 2005), mais je me suis régalé et c'est bien là l'essentiel!









15 septembre, rendez-vous plus proche cette fois-ci, à Saverne. Mes compagnons de course sont Rémi et Emilie sur le 5kms. Quant à moi, je m'élance pour la première fois sur le 10, parcours champêtre mais très vallonné dans la seconde moitié avec notamment une montée sur plus de deux kilomètres!

Je passe le 5000 en 17'39'' (sympa), et j'effectue les 5000 mètres suivants en 19'58'' (logique): 18ème (sur environ 500) en 37'47''. Je suis content, et une fois encore de bonnes sensations m'ont accompagné tout au long de l'épreuve.



Quinze jours plus tard, au pied de la Tour Eiffel, Rémi et moi répondons présents à l'invitation de Ralph pour le célèbre Paris-Versailles, après que j'ai répondu la veille à celle de Renaud (si, si, le chanteur!) pour un concert "marathon" intime et inoubliable de 6h! La nuit fut courte.



Par contre, le mental... Le mental fut bon! Au top! Déjà quand je l'écoute en boucle en corrigeant mes copies ou en passant l'aspirateur ou encore en faisant mes pompes, il me file la pêche en exprimant à merveille toutes ses valeurs que je partage, que je me répète et que j'essaie d'appliquer... Mais là! Je ne saurais dire, expliquer, trouver les mots justes pour faire comprendre mon état d'esprit du moment, sinon ceux-là: la pêche, quoi!!


Et en dépit de la fatigue, je fis deux minutes de mieux qu'à ma précédente et unique participation en 2001: 1h04'35'' sur 16,3kms (vallonnés, avec la célèbre Côte des Gardes): 185ème (122ème senior) sur 18050 arrivants.



Presque deux mois séparent cette course de la suivante, le 10 de Nancy.

Deux moi au cours desquels je fis au moins trois sorties dont j'ai envie de dire quelques mots.

12 octobre 2007: en ce vendredi après-midi, une grande épreuve m'attendait. J'avais en effet décidé de tenter un marathon officieux sur un parcours à la fois joli et exigeant: Sarrebourg - Beimbach - Sarrebourg!

Après avoir déjeuné chez les parents en compagnie de Ralph, je me rendis en petites foulées au tribunal, mon point de départ. Mais je n'étais pas seul! Ralph et Alex étaient à vélo, avec le ravitaillement, et mon père, à moto, traçait la route et nous attendait en des points "stratégiques" de la course pour m'encourager!



Je m'élançais donc confiant et motivé. Les premiers kilomètres sont toujours bizarres à vivre, je trouve. Pas spécialement difficiles, mais je ne ressens pas encore l'effort, donc moins de plaisir, moins de sensations. Je dois me retenir afin de ne pas me griller tout de suite, manger et boire un peu même si je n'en ai pas envie. Après une dizaine de kilomètres, c'est devenu franchement intéressant! En plus, Alex et Ralph se relayaient à mes côtés pour discuter, mais aussi pour se plier au moindre de mes désirs: eau gazeuse ou pas gazeuse, datte dénoyautée (présentée sur un pic, s'il vous plaît), banane, gâteau... Que demander de plus? Ah, je sais! Les encouragements de mon père avant ou après la montée du Hohwalsch, ou encore dans les derniers kilomètres, notamment lorsqu'il courut à mes côtés (et qu'il trébucha) me tendant le téléphone dans lequel je pouvais entendre ma mère et Rémi, et Teddy aboyer.

Toutes les conditions étaient réunies pour faire "quelque chose".

D'ailleurs, dans la montée du col (vers le 18ème), je lâchai même mes amis cyclistes, arrivai seul à Beimbach (où je posai une pierre sur la barrière, preuve de ma présence en ce lieu) et repartis vers Walscheid à vive allure. Plus tard, vers le 25-30ème, ce fut quand même un peu plus difficile de garder le rythme, mais j'y parvins presque.

Je pouvais malgré tout sentir les crampes approcher, mais elles me parurent encore suffisamment loin. Je n'ai jamais trouvé un marathon aussi facile, rien à voir avec le Luxembourg, pourtant objectivement, c'était bien le plus dur! Peut-être est-ce grâce à cet entourage et ces ravitaillements au moment précis où je les désirais...

Toujours est-il qu'arrivant à l'entrée de Sarrebourg, je me suis mis à accélérer car mon chrono m'indiquait qu'il y avait moyen de faire un truc carrément bien! Et ce le fut: 2h52! Quoi? 3 minutes de moins que mon record à Paris, sur du plat!? Pas possible! Pourtant, j'avais mesuré le trajet à vélo quelques temps auparavant. Ah bon. Tant mieux, alors!

Mais Ralph vérifia tout ça en voiture, puis Fred sur Google Earth, et le verdict tomba: 39kms. Ah, d'accord, quand même. Il manque 3 kilomètres tout rond au compteur, soit environ 12 minutes! Ce n'est pas du tout un record en fait! Le prochain, je tracerai au préalable le kilométrage sur Google Earth, et tant qu'à faire je prévoierai peut-être quelque chose d'un peu plus plat, histoire de pouvoir réellement battre mon record!



A quoi cela sert-il de vouloir tout le temps battre ses records, d'ailleurs? N'est ce pas un peu puéril, voire déraisonnable? Si, mais il est tellement bon d'y arriver et ça décuple le plaisir de se défoncer pour y arriver, ne serait-ce que de s'en approcher!

En tous cas, chrono ou pas chrono, je suis vraiment heureux d'avoir couru ce "presque-marathon", avec autant de plaisir et de facilité, et si bien entouré!!



Fin octobre: et puis il y a eu le cross du collège: environ 2,5 - 3kms, couru avec les élèves de 3ème et quelques profs. Comme l'an passé, j'ai géré tranquillement, de façon à ne pas trop distancer les autres coureurs, et puis j'ai juste placé une petite accélération finale, histoire de quand même montrer qui est le chef... Agréable, je dois dire! Et Fanny a également réalisé l'effort de courir!

Troisième sortie enfin, durant laquelle je fus seul, ou plutôt non: avec Loucky. J'ai emprunté avec bonheur et curiosité certains chemins pour la première fois. Loucky et moi sommes partis sac au dos (pour moi) et oreilles au vent (pour lui et pour moi) depuis la maison.

Nous avons rejoint le chalet du Club Vosgien de Hultehouse, puis de là, la vallée du Baerenthal par un temps vraiment maussade. Dommage, mais ça n'a pas empêché Loucky de s'étaler dans le ruisseau, ni moi d'être heureux de me trouver dans le silence de la forêt, regarder mon chien gambader, admirer l'envol d'un héron, sentir et savourer les subtils mélanges de parfums qui s'échappent des arbres, des pierres, des mousses et des champignons.


Heureux de me trouver là, même en rejoignant la maison forestière du Kempel et en "m'avalant" d'un coup 300m de dénivelé! Mais là, je m'exclamai: "Quoi, un nouveau chemin!?" En effet, un nouveau chemin, presque une route, recouverte de cette foutue caillasse grise, débouchait sur le Kempel.

Bientôt midi, je ne m'en souciai pas davantage, et continuai de grimper vers la Borne Saint-Martin, car le lieu où je comptais effectuer ma halte-déjeuner était encore loin. La Borne Saint-Martin (version française du Martinstein) serait un ancien menhir celtique (ou plutôt une pierre levée) qui aurait survécu à la christianisation car il servit de borne frontière, notamment à l'Abbaye de Marmoutier.

Tout près de la Hoube, j'arrivais enfin au but de ma journée: le Kuhberg (597m). Pourquoi ai-je voulu m'y rendre? Parce que je souhaitais voir de mes propres yeux l'endroit où naquit l'humanité!

En effet, je venais de découvrir quelques jours auparavant, au détour d'une lecture, que le Kuhberg est un haut-lieu des légendes germaniques, hauteur sacrée du dieu Wotan. La légende rapporte que c'est sur cette montagne, au milieu d'un chaos de rochers qu'est né Imir, le premier homme, l'Adam de l'Antiquité germanique. Conçu par les forces planétaires du feu et de la glace, Imir s'éveilla à la vie, léché par la langue chaude d'une vache (beuh!) qui le fit sortir du néant. C'est en l'honneur de cette vache (merci à elle) que la montagne prit le nom de Kuhberg (la montagne de la vache).

C'est donc à cet endroit précis que je pris mon repas, malheureusement sous la pluie, et subissant les gémissements plaintifs de Loucky dont l'impatience et le dynamisme n'étaient pas un brin entamés après ces 15 ou 16 premiers kilomètres. Le rocher offre une superbe vue sur le Dabo, qui émerge au milieu des vagues de l'immense forêt vosgienne. Vue bouchée par un épais brouillard ce jour-là, se dissipant tout de même par moment. Dire que j'avais lu qu'une petite sieste sur le dos lisse de ce rocher me ferait oublier les tracasseries de la vie quotidienne... Par chance, je ne suis pas trop sujet aux tracas.



Ce rocher comporte cependant un deuxième intérêt: une énigmatique pierre à cupules aux formes mystérieuses. Elle serait un ancien site cultuel et un haut-lieu vibratoire de forces magnétiques caractérisé par une onde de vie hautement positive. Les cupules (cavités rondes creusées dans le rocher) prêtent aujourd'hui encore à controverse.


D'après les géologues, elles ont été formées par l'action glaciaire et plus exactement par les tourbillons d'eau chargés d'alluvions qui creusaient des marmites au fond du glacier.
Pour certains historiens et les amateurs de légende, elles seraient l'oeuvre des hommes, et servaient tour à tour de réservoir d'eau pour les "guetteurs" (les rochers à cupules correspondent à des points d'observation) ou des lieux cultuels pour les sacrifices animaliers ou humains. Loucky, lui, ne s'est pas posé plus de questions que ça, et malgré mes explications il n'a pas hésité à s'y abreuver, puis à s'y coucher, pendant que moi je l'observais tout en mangeant un morceau de fromage que je tenais dans mes doigts gelés.

La pause fut courte et nous repartîmes bien vite. Après avoir rejoint une nouvelle fois le Kempel, je rejoignis Hultehouse par un sentier que je connais bien et que j'affectionne tout particulièrement. C'est sur cet -anciennement- agréable chemin que ma colère s'éveilla d'un bond devant le terrifiant spectacle d'autres nouveaux chemins gris, menant à deux sommets totalement défrichés. Un panneau: "interdit au public, casque obligatoire". Je m'y rendis.
Des pylones électriques en construction - un réseau haute-tension - dont un déjà en fonction et dont les câbles traversent déjà toute une vallée sur plusieurs centaines de mètres, en émettant le grésillement caractéristique, et rejoignant un autre sommet également totalement défriché.


Ecoeuré par ce recul inexorable de la Nature sauvage, par la dégradation continue de ce hâvre de paix, par l'appétit cupide et phagocitant de mes frères humains, par le toujours plus, plus vite, plus loin, je rentrais à la maison avec des idées sombres et rebelles plein la tête, moi qui suis partisan de la lenteur, de la poésie et du respect de la Nature. J'ai couru environ 30kms ce jour-là. A l'heure où j'écris ces lignes, j'ai vu un autre chemin enlaidi, aplani et élargi tout près de chez moi. Mes lettres à destination de l'ONF, du Club Vosgien et d'Alsace Nature sont en cours d'écriture.

26 novembre. Nancy: après avoir passé un sympathique samedi chez Rémi, le jour de l'épreuve fut un peu plus difficile. Pour commencer, je constatais que mon cuissard était largement troué et du coup inutilisable à moins d'être franchement indécent! Rémi me prêta l'un des siens puis, rejoints par son ami Deny, nous nous élançâmes dans le froid.

18'05'' au 5000: mouais, pas terrible, je dois réagir! Et je chute... Je me prends de plein fouet une borne scellée aux abords de la Place Stanislas et me retrouve à terre. Je me relève bien vite, pas de gros bobo, je repars en lançant un juron que je n'écrirai pas ici et rattrape la queue du groupe dans lequel je me situais avant de tomber. Mais je n'y suis plus, plus dans la course, plus vraiment concentré, et je finis 83ème en 36'24''. Tout juste correct car plus d'une minute au-delà de ce que j'ai déjà fait! Tant pis.

16 décembre. Pour finir, une dernière course: le 10kms de Sarrebourg. Très motivé par cette course, d'autant plus que j'ai eu la surprise de constater que je figurais parmis les trois coureurs en photo sur le bulletin d'inscription!

Là où c'est devenu franchement intéressant, c'est lorsqu'une affiche avec cette même photo a été placée sur la porte du COSEC, gymnase dans lequel les élèves se rendent pour leurs heures d'EPS. Pendant deux semaines, ils m'ont posé un tas de questions; le jour J, plusieurs m'ont regardé courir, et le lendemain beaucoup m'ont demandé mon résultat. Pas de doute, ils sont carrément sympas! "On est toutes fan de vous" me dit Mélanie... Hé hé.

Rémi, Emilie, Fred et moi étions en forme pour braver les 6°C sous zéro et le soleil présent mais distant.

148 coureurs s'élancent du bas de la Grand Rue, je me place tout de suite dans les 5-6 premiers. Durant la première des trois boucles, je me retrouve même parfois à la première place, ce qui était jusqu'alors inédit! Au troisième kilomètre, deux coureurs accélèrent, et moi et un autre (que je connais bien car on a sensiblement le même niveau) les suivons à distance. Plus personne derrière.

Mais pendant les 6kms suivants, j'occupe la troisième place, mon poursuivant restant derrière moi, bien calé dans ma foulée. Je fais tout le boulot. Et c'est à seulement un kilomètre de l'arrivée qu'il se décide à enfin prendre le relai. Sur le coup, je me suis dit: "Ah non, c'est trop tard maintenant, je ne te laisse plus passer. Trop risqué". Alors, je reste devant et à trois reprises, il tente de me dépasser et je contre-attaque avant qu'il puisse le faire. Plutôt confiant, mais commençant à fatiguer, je me décide à placer une accélération dans les 400 derniers mètres, au bas de la Grand Rue, qu'il nous reste à remonter. Et ce fut là mon erreur: trop tôt. Mon poursuivant parvient à réduire l'écart que j'avais créé et me passe à 150 mètres de la ligne, alors que je n'ai plus l'énergie pour répondre.

Cette troisième place m'échappe donc de peu, mais 4ème c'est bien aussi! C'est la deuxième fois que j'obtiens un aussi bon classement! Je finis en 33'06'', deuxième senior. Je remonte donc sur un podium pour la première fois depuis que je figure dans cette difficile catégorie des 21-39 ans! Et je reçois la coupe... Alain Marty (mouais) et 60 euros en bons d'achat. Ca aussi, c'est une première!




Wednesday, December 12, 2007

Le panier

Un chouette panier en osier
Qui paraît innocent et sans danger
Porte en fait en lui un grand pouvoir
Celui de contribuer au vert ou au noir

Les produits noirs sont ceux de la dégradation
Du pillage, de l'égoïsme et de la pollution
En y mettant du papier, une chaise, des crayons
Je dois penser à l'inquiétante déforestation
Avec un pull, un jean, du coton
Un ordi et de la peinture pour le plafond
Si je fais pas gaffe, je l'ai déjà jusqu'au fond
Sali de trucs lourds et nauséabonds
Mais heureusement y a une autre option
Celle qui fait agir avec raison

Celle dont le symbole est le vert
Et qui épargne un peu plus la Terre
Le pouvoir est dans mon beau panier
Je veux, je dois le remplir de citoyenneté

Chasser l'ombre, y amener la lumière
Chasser le noir, y amener le vert
J'y mets du bois non traité et naturel
Une chemise en chanvre drôlement belle
Des cahiers, des bouquins en papier recyclé
Des fruits, des légumes qui viennent d'à côté
Local, de saison et bio
Tels sont les maîtres-mots
Lorsque je vais faire mon marché
Et quelques kilomètres à velo ou à pied
Mais surtout mon panier doit rester léger
Car je veux l'habiller de sobriété

Un chouette panier en osier
Qui paraît innocent et sans danger
Porte en fait en lui un grand pouvoir
Celui de contribuer au vert ou au noir.


Quelques rimes afin d'accompagner les 2 adresses suivantes: http://www.toutallantvert.com et http://www.unbureausurlaterre.com
On y trouve de tout, à des prix raisonnables, pour habiller notre panier d'un peu plus d'éthique, de solidarité et de responsabilité!!