Carnet d'un naturaliste-sportif

Friday, June 27, 2008

C'est la vie qui choisit l'homme

C'est pas l'homme qui choisit la vie
C'est la vie qui choisit l'homme
Moi la vie elle m'a choisi
Pour me donner une envie

Je m'suis chaussé pour aller courir
Pénétrer dans la forêt et la ressentir
J'ai sauté par-dessus les racines
J'ai humé des senteurs divines
J'ai pu entendre un vieux hibou
Et je m'suis fait piquer dans le cou

Dès que le temps filera
Je m'arrêtera
Mais sincèrement je crois pas
Que ça m'arrivera!

C'est pas l'homme qui choisit la vie
C'est la vie qui choisit l'homme
Moi la vie elle m'a choisi
Et m'a envoyé près d'ici

Je suis allé à l'école en chantant
Livrer tous mes cours enthousiasmants
Je me suis donné pour tous ces enfants
Et j'ai collé deux élèves un peu chiants
Je leur ai raconté la vie jusqu'à midi
En maths, en français et en géographie

Dès que le temps filera
Je m'arrêtera
Mais sincèrement je crois pas
Que ça m'arrivera!

C'est pas l'homme qui choisit la vie
C'est la vie qui choisit l'homme
Moi la vie elle m'a choisi
Faut s'méfier de la sortie

Avec tous les gars qui polluent
Y'a plein de boulot de prévu
Mais je me battrai jusqu'au bout
Pour essayer de stopper ces fous
Jamais les forêts ne disparaîtront
Jamais les océans ne se videront

Dès que le temps filera
Je m'arrêtera
Mais sincèrement je crois pas
Que ça m'arrivera!

C'est pas l'homme qui choisit la vie
C'est la vie qui choisit l'homme
Moi la vie elle m'a choisi
Et c'est très bien ainsi

Et p'is à chaque fois
Je rentre chez moi
Retrouver ma princesse
L'embrasser avec délicatesse
Et enfin le soir on prend l'apéro
On trinque à tous nos idéaux

Dès que le temps filera
Je m'arrêtera
Mais sincèrement je crois pas
Que ça m'arrivera!

Wednesday, June 11, 2008

Une course explosive (suite)


DNA du 9 juin 2008.

Sunday, June 08, 2008

Une course explosive!

7 juin 2008, jour du mini-trail du Daubenschlag à Saint-Jean Saverne.
Je me répète souvent que cette course a ma préférence, qu'elle est ma favorite car c'est celle qui correspond le plus à mon terrain d'entraînement que j'affectionne tant: la forêt, le grès rose, des paysages magnifiques, des montées et des descentes sur des petits sentiers techniques, parsemés de roches et de racines.
Je me rends au volant de ma Dyane sur le lieu du départ, très motivé, malgré une légère douleur dans le bas du dos. Dans la voiture, je chante à tue-tête "dès que le vent soufflera"... mais mon esprit est malgré tout déjà tourné vers la course.

Après m'être inscrit et avoir salué quelques connaissances, j'enchaîne par une petit échauffement, alternant footing, lignes droites et étirements. Peu avant le départ, je marche et j'évite désormais de croiser les regards car je ne veux plus sortir de ma bulle.
Plus que trois minutes avant le départ: je vais me placer sur la première ligne et j'approuve le discours de l'organisateur demandant avec insistance de respecter la beauté du parcours en ne jetant rien par terre.
Et c'est parti!! Un peu surpris, je prends tout de suite la tête de la course. Et puis, je constate que je suis vraiment bien aujourd'hui. En temps normal, ça m'aurait un peu inquiété de courir seul en tête, j'aurais eu peur de me tromper de rythme et de partir trop vite. Mais là, je sens que je tiens une grande forme, et bien que j'entende que d'autres ne sont pas loin derrière, je décide de ne jamais me retourner car je veux courir selon mes sensations et ne pas me faire influencer.

1er kilomètre. Je suis comme sur un nuage, je vais vite sans forcer.
2ème kilomètre. (en 7'15"). Toujours premier! Dans tous les cas, je me souviendrai de cette course, c'est du jamais vu pour moi!
3ème kilomètre. Bien que deux coureurs soient sur mes traces, je cours sans ressentir la moindre fatigue, le bonheur absolu!

12ème minute, je me fais dépasser. Et je le connais, lui qui m'a doublé à quelques mètres de la ligne d'arrivée à Sarrebourg en décembre. Le parcours, jusqu'alors caractérisé par un faux-plat, commence à monter franchement. Bien que deuxième désormais, je continue selon mes sensations. Du 4ème au 6ème, j'affronte la dure montée (presque) aussi terrible que le célèbre raidillon de Lutzelbourg à Trois-Maisons que mes compagnons-coureurs connaissent bien.
Je raccourcis ma foulée, je me sers davantage de mes bras et de mes abdominaux, je suis toujours bien. Et personne ne me rattrape car je parviens à maintenir l'écart vis-à-vis du troisième que j'aperçois au détour de quelques virages en lacets, et les autres poursuivants ne sont même pas visibles.

Passé le 6ème kilomètre, je franchis le point culminant du Mont Saint-Michel. Je sais qu'il va s'en suivre une longue descente menant vers la ligne d'arrivée. Note pour mes futures participations: je dois me rappeler qu'il y a tout de même quelques inversions de dénivelé à deux ou trois reprises, durant lesquelles je m'accroche pour ne pas trop ralentir. Je repense au même mot que Fanny et Rémi m'ont tous les deux conseillé avant que je m'en aille: CONFIANCE!!
Les kilomètres s'enchaînent, j'ai presque l'impression de voler, d'être au sprint en continu. Je me régale à prendre des virages serrés, à sauter énergiquement par-dessus les troncs qui barrent régulièrement le parcours, à relancer après avoir franchi un obstacle, caillou, branchage ou flaque d'eau.

Et j'arrive enfin dans le village, je ne me suis toujours pas retourné, et j'aperçois de temps en temps le premier. Je commence alors à réaliser mes chances de podium.
11ème kilomètre. Il reste 600 mètres. Fanny est là, accompagnée d'Ophélie et Julien, et elle saute dans tous les sens, sans doute aussi étonnée que moi de me voir aussi bien classé! Je me retourne enfin pour la première fois: il ne me rattrapera pas. Je lâche tout, j'allonge au maximum ma foulée, l'amplitude du mouvement de mes bras, je porte mon regard loin devant moi, je souffle bruyamment, et ... ça y est!

JE SUIS 2ème en 46'26" soit 6" de mieux que mon précédent record. Et qui plus est, je finis 1er de la catégorie sénior!

Au moment où mes supporters veulent me rejoindre, deux journalistes du DNA viennent m'interviewer. Je leur livre mon compte-rendu de la course, mes impressions naturellement très positives, je félicite le premier en précisant qu'il était le plus fort, et je leur dévoile mes prochains objectifs.
Je patiente ensuite une petite heure au cours de laquelle je récupère tranquillement, je m'achète une délicieuse part de tarte au fromage sur fond de biscuit au chocolat, habilement confectionnée par une grand-mère locale. Puis, le troisième de la course (qui fut deuxième à Sarrebourg) vient me poser des questions sur la manière dont je m'entraîne et essaie de me convaincre de rejoindre le club de Sarrebourg. Il m'explique que l'entraînement sur piste est ce qui paie le mieux et fait le plus progresser, surtout que chez eux, on calcule la VMA (vitesse maximale aérobie) de chacun deux fois par an, et que par conséquent, on connaît parfaitement ses temps de passage pour réaliser des séries de 400, 800m... Je lui réponds que je préfère courir en forêt avec mon chien, quand je veux, le temps que je veux, en me fiant à mes sensations.

Et enfin, je suis appelé sur le podium... deux fois! Tout d'abord comme deuxième du classement général. On me remet alors un panier garni avec de la confiture, du milka, du cidre, des penne rigate... Puis comme premier sénior. Là, je reçois la plus belle coupe!
J'ai bien envie d'y boire le cidre dans ma coupe, moi!!
Voici mon plus beau souvenir de ma vie de coureur. Deuxième, je suis content!!


Merci à Juju et Ophélie pour les photos!