Carnet d'un naturaliste-sportif

Wednesday, June 03, 2009

Record battu

Malgré une douleur à la cuisse qui se traîne depuis quelques jours, mon impatience n'a d'égal que mon enthousiasme de me lancer dans la version 2009 du mini-trail du Daubenschlag.
Ce n'est pas que j'ai particulièrement le goût de la compétition. Au contraire. Mais le fait de s'élancer parmi quelques 240 coureurs, dont Ralph et Rémi, accentue ma motivation et l'envie de me livrer complètement dans la course, de donner le meilleur de moi-même.
Je ressens toutefois qu'il s'agit d'une compétition et un petit raisonnement est nécessaire pour ne pas succomber à la pression, pour ne pas non plus me laisser influencer, si je me fais dépasser par exemple.

Comparativement à la majorité, et comme à mon habitude, je prends un départ assez rapide: 1er kilomètre, 3ème en 3'26". Les deux coureurs qui mènent la course ne vont pas tenir bien longtemps à ce rythme et d'autres leur succèdent rapidement pour prendre durablement les commandes de l'épreuve.
Je n'essaie pas de les suivre, bien que le chemin sableux prenne un profil plutôt légèrement descendant. Mais je sais que je suis bien parti, ma cadence est juste, je le sens. 2ème kilomètre en 7'04", neuf secondes plus rapide que l'an passé. 3ème kilomètre en 10'44". Je ne suis pas seul, des coureurs devant, derrière aussi. C'est là que l'on attaque plus de deux kilomètres de franche montée. Si je suis à fond sur le plan physique, que je dois raccourcir ma foulée dans la partie la plus raide pour impulser le mouvement à l'aide de mes bras, je me rends compte cependant que je ne puise pas tout mon souffle, il m'en reste en réserve, c'est bon signe.
Mais une petite voix me signale malgré tout: "que c'est dur quand même, intensité maximale!"
7ème à la mi-course.

Descente en lacets, sable, racines, pierres, tronc qui barrent le passage, petit pont de bois auquel il manque un ou deux rondins, soleil qui éblouit ou ombre qui obscurcit, les kilomètres défilent.
Je suis très concentré. Dès que je me sens ralentir très sensiblement, je relance immédiatement. Je me parle intérieurement tout du long pour m'encourager à avancer encore et encore, à ne pas faiblir, pas maintenant, plus maintenant. Maintenir l'allure, lancer mes jambes en avant le plus vite possible, le plus loin possible. Tout mon corps est tendu vers ce seul et unique objectif: foncer!

10ème kilomètre. J'ai encore de l'énergie, je peux accélérer, c'est le moment. Je parviens à "m'arracher" encore un peu plus, à libérer et à allonger davantage ma foulée, à accélérer l'enchaînement, la succession de mes pas que je veux toujours plus dynamique. Qu'il est bon et éprouvant de livrer toutes ses forces physiques. Sprint final, je crois bien que je grimace.
Je passe la ligne d'arrivée de ces 11,6 kms forestiers 9ème en 46'18". Record battu de 8 secondes!!
Je remonte immédiatement le parcours sur quelques centaines de mètres, heureux et fatigué, mais pas tant que ça finalement. Et j'encourage Rémi (56'58") et Ralph (1h15') lorsqu'ils achèvent à leur tour leur épreuve, accomplissant eux aussi l'exploit sportif, éternellement à la hauteur des défis qu'ils se fixent.